Un silence qui en dit trop
Ce film avait pourtant de l'ambition quant à son scénario. L'idée d'une psychiatre confrontée à un cas particulier est attrayante et en a séduit plus d'un à travers des grands chefs-d'oeuvre comme "Le silence des agneaux" par exemple. Le problème, c'est le mystique. On passe, non pas sans raison mais volontairement, d'un thriller appétissant où ce curieux personnage schizophrène a du potentiel à un système mystique à peine buvable. En délaissant le pathologique pour l'univers fantastique et empreint de catholicisme, le film perd de son élan et bascule dans un effondrement progressif. Même si la prestation de Jonathan Rhys-Meyers reste des plus adroites, il reste que le réalisateur perd un public au quart du film.
Car ce que le public actuel recherche, ce n'est non pas un pâle remake de "L'exorciste", mais bien plutôt le noeud propre au thriller, auquel on adjoint le thème de la folie, de la pathologie. La question n'est pas réellement d'orienter son film selon un public athée (il est encore possible de "voir" Dieu au cinéma de nos jours), mais il faut chercher à maintenir une cohérence dans le fantastique. Derrière ce paradoxe on retrouve bien sûr la jouxte permanente entre la science d'un côté et la religion de l'autre. Cependant, le duel s'avère être un nuage et la rupture trop précipitée nous fait entrer dans un de ces films d'horreur qui ne valent pas un Hitchcock.
Entre thriller, horreur et religion, il faut choisir. A ce titre je vous invite à revoir "Seven" de David Fincher; un film qui sait jouer avec ces thématiques extrêmes et les rapproche de façon harmonieuse.