Le retour à la violence aimée.

Une jeune femme, accompagnée de sa petite fille, traverse les États afin de retrouver son mari, tout juste sorti de prison et qui cherche à se faire oublier en travaillant pour une vieille dame. Passionné de musique, il se produit quelquefois dans des bars, mais le souvenir de son passé reste vivace.

Robert Mulligan a beaucoup tourné de films sur l'enfance ou autour de. Que ce soit Du silence et des ombres, Un été 42 (son chef d'oeuvre), L'autre ou la conclusion que fut Un été en Louisiane, il se place souvent du point de vue de l'enfant. Ici, la petite fille est ballotée dans la destinée de ses parents, en particulier du père, très bien joué par Steve McQueen mais mauvais chanteur, et par son passé qui va rapidement faire surface.
Mais le souci principal, de taille, que j'ai eu avec ce film-là est qu'il est d'une grande mollesse. Le propos est répétitif, on sent que McQueen est comme une bombe qui va péter, il peut provoquer des rixes, et son caractère sulfureux joue contre lui. A l'opposé, son épouse jouée par Lee Remick est d'une grande passivité ; il faudra attendre le dernier acte, et le point de non-retour pour que, enfin, elle prenne son destin en mains.

La précédente collaboration entre McQueen et Mulligan, Une certaine rencontre, était très touchante, avec le duo qu'il formait avec Natalie Wood. Ici, ça donne un film assez paresseux, qui aurait peut-être mérité un montage plus resserré.