Au début de la seconde guerre mondiale, une femme voit revenir du front son mari amputé des bras et des jambes, sourd et quasiment muet. Cet homme va être considéré comme un héros de guerre, au point que son village et les médias rappellent à quel point il a été courageux et que son épouse doit lui être serviable et dévouée, quoi qu'elle en pense.


Jusqu'ici, je ne connaissais pas le cinéma de Koji Wakamatsu, qui réalisait jusqu'à dix (10 !) films par an dans la décennie 1960, tout en sachant que l'homme était engagé politiquement parlant.

On retrouve ceci dans Le soldat dieu, un de ses derniers films, mais je trouve que cinématographiquement parlant, c'est assez fort. Surtout de la part de l'actrice Shinobu Terajima, qui joue la femme du soldat blessé, et que je trouve formidable de dévotion devant le paraitre, mais dont la rancœur contre son mari diminué n'en est que plus forte. Ce dernier n'est plus qu'un tronc, mais n'arrive surtout qu'à demander qu'une chose : avoir des relations sexuelles, là aussi réussies et vraiment troublantes. Aussi bien dans la chose, que dans l'exécution, où c'est filmé le plus souvent de loin. Mais c'est également leur relation qui fait le cœur du film, un dialogue qui se fait le plus souvent à sens unique, mais dont on découvre que les soi-disant héros ont parfois leur part sombre. Cependant, c'est le qu'en-dira-t-on qui doit faire foi auprès des autres, notamment son frère, et on a des scènes le plus souvent pathétiques où Shinobu Terajima promène son mari sur un chariot, mais filmé comme si celui-ci était un trophée du courage de l'armée japonaise.


Le film est assez court, ponctué de plusieurs archives sur les actions japonaises durant la guerre, y compris celles subies sur leur sol comme les bombes atomiques. En dépit d'une réalisation que je trouve parfois anachronique (on dirait une caméra DV) et qui justifie le peu de moyens, Le soldat dieu est très fort, pas facile en raison de la dureté du sujet, mais incontestablement, il marque les esprits.

Boubakar
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le 6 août 2022

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