La Femme est l'avenir de Dieu.
Le réalisateur Kojii Wakamtsu s'attaque ici aux valeurs fondatrices du Japon que sont le nationalisme,la sujétion à l'Empereur et le patriarcat.Le soldat mutilé,qui semble avoir conservé toute sa tête et que le souvenir de ses exactions viennent de plus en plus hanter,regarde avec ironie et dédain les médailles qui lui ont été attribuées pour son mérite.Il assiste malgré lui aux manifestations glorificatrices.Le propos se veut violent et éprouvant même si une certaine douceur mêlée de sérénité pointe aux moments plutôt fréquents des étreintes physiques.Celles-ci,qui sont surement l'unique moyen pour le guerrier à prolonger son existence,vont aussi servir à réveiller les épisodes traumatisants de la guerre.Davantage que le chagrin ou l'effroi,c'est la colère qui emporte ici les personnages:celle d'un homme à faire connaitre son état et surtout celle d'une femme qui,derrière les sourires et les gestes appliqués de circonstances,ne peut se résoudre à une situation qui lui est imposée.Cette pérennité prévisible devient proprement insupportable à l'heure ou ou la fin de la bataille est annoncée à grands fracas.Une colère salvatrice qui éprouve aussi le réalisateur,qui revendique la subversion allégorique de son projet de dénonciation.