Un ancien truand gère un petit bar, tenu d'ailleurs par une de ses anciennes maitresses. Il renoue avec un ami américain croisé vingt ans plus tôt à Saïgon, et comprend que ce dernier est recherché par un malfrat. Mais ce gérant en apparence pépère, puisqu'on parle de Jean Gabin, fait part à son ami d'un casse qu'il aimerait faire à la banque d'à côté pour se sentir vivant une dernière fois, et en souvenir du bon vieux temps.
Le soleil des voyous est dans la droite lignée des polars joués par Jean Gabin dans cette période, à savoir des bandits qui ont un code d'honneur, et notamment un fort sens de l'amitié avec Robert Stack, qu'on connait surtout pour la série télé Les incorruptibles. D'ailleurs, c'est vraiment lui qui a les scènes d'actions les plus fortes, notamment un combat contre un autre malfrat dans un garage où il manque de se faire couper le bras. Le tenancière du bar est jouée par Margaret Lee, dont personne ne dit qu'elle a près de 40 ans de différence avec Gabin, mais bon, si on dit que c'était une ancienne maitresse... Parce quant au Vieux, il est encore et toujours en mode pépère, toujours aussi charismatique, qui mais qui assure tout de même sa présence, y compris auprès de son épouse jouée par Suzanne Flon, qui n'a pas grand chose à faire elle aussi.
Quant au grand méchant, il est joué par Jean Topart, fils de sa môman, et un des hommes de main, qu'on voit au début du film avec le crâne dégarni, est incarné par Georges Lycan. Qui, pour ceux qui l'ignorent, est surtout connu pour avoir fait du doublage, notamment dans Dragon Ball Z ! Ce qui fait que j'ai tout de suite reconnu sa voix...
Pour le reste, il s'agit d'un polar plutôt habile, réalisé avec habileté par Jean Delannoy en grande majorité dans des intérieurs, et on ne le félicitera pas pour avoir postsynchronisé Margaret Lee de manière si horrible, et une petite scène où un poubelleur (comme on disait jadis) d'origine maghrébine a l'air d'avoir été doublé par Smaïn dans ses sketchs des années 1980. Bon point aussi pour la musique de Francis Lai, composée après Un homme et une femme et dont on reconnait quelques sonorités.
Mais ça reste un film comme Gabin en a fait des tas, sans haine ni réelle violence, avec une certaine éthique, et dont l'amitié reste plus forte que tout, y compris si ça se passe mal.