Condamné à douze ans de zonzon, un prisonnier laconique est régulièrement envoyé au mitard par un gardien, excédé par son manque de sociabilité. Cependant, il connait son passé de voleur, et en échange d'une évasion, il lui demande de cambrioler la caisse du directeur de la prison.
Bien qu'écrasé par le film de Michael Mann ainsi que Jacques Deray qui portent le même titre, ce Solitaire-là n'est à négliger. Il est réalisé par Alain Brunet, qui ne tournera que trois longs-métrages avant de se spécialiser comme historien du cinéma iranien (!), et il ne montre pas forcément de talent dans la mise en scène, sauf une particularité. A l'image de son personnage principal joué par Hardy Krüger, le film propose très peu de musique, il est également assez peu bavard, et propose au moins une très bonne scène qui est le fameux casse. C'est silencieux, on pense bien sur au Rififi chez les hommes, voire à Mission : Impossible bien des années plus tard, car la tension est bel et bien là. C'est aussi du au talent du comédien, laconique, et on retrouve dans le reste de la distribution Raymond Pellegrin en maton très méchant ainsi que Jean Lefebvre en gardien de cellule, mais là, ça n'est pas très crédible car on pense plus à Fougasse en le voyant qu'à quelqu'un capable de tabasser des redoutables prisonniers.
Le film joue parfois la facilité, le méchant patron de la prison, ainsi qu'une dernière partie un peu plus faible, mais c'est en tout cas une jolie rareté, qui se veut plus sentimentale sur la suite, mais dont les silences y sont éloquents.