La peinture est un des arts les plus difficile qui soit : minutie, finesse, patience en sont les maîtres mots.
Prix du jury en 1992 à Cannes, ce documentaire de Victor Erice nous montre toute l'exigence et le savoir faire d'Antonio Lopez, pour peindre la maturation d'un arbre fruitier.
Comment un artiste arrive à retranscrire cette matière invisible qu'est le temps qui passe ?
Antonio Lopez convoite de capturer la lumière du jour, celle du soleil d'automne, sur cet arbre qu'il a lui-même planté.
La démarche du peintre dévoile une posture unique que le cinéaste retranscrit à l'écran à travers des plans fixes contemplatifs qui font penser à des tableaux. Il filme le travail minutieux, la patience à toute épreuve de l'artiste pour atteindre un but : peindre la maturation d'un cognassier.
Le peintre et le réalisateur collaborent dans la mise en scène et se rejoignent dans cette quête de l’insaisissable. Il en découle une mise en abîme fascinante.
A travers la lumière, élément central du film, les deux hommes mettent en relief le duel entre l'art et le temps. Un moment de poésie, dans un atelier à ciel ouvert, où la figure du peintre entouré d’amis et d’ouvriers, est désacralisée. Victor Erice dépeint avant tout le quotidien d'un homme, avant de filmer un peintre.
Il expose dans ce documentaire la réflexion sur un métier, et sur, ce qui pour Antonio Lopez est bien plus qu'un défi artistique : le projet de toute une vie.