Le Sorcier et le Serpent blanc par cherycok
Après Tsui Hark et son fameux Green Snake (1993), c'est autour du chorégraphe réalisateur Ching Siu Tung de réaliser sa propre adaptation de la légende du Serpent Blanc, très populaire en Chine. Au programme de cette superproduction, de l'action, de l'amour, de la poésie, des effets spéciaux à la pelle, des animaux qui parlent et des caméos très funs. Tout est loin d'être parfait, loin de là, mais force est de constater que l'ensemble est très généreux et fonctionne plutôt bien. Alors, le retour de Ching Siu-Tung à la réalisation après un Kingdom of War (2008) décevant et un Belly of the Beast (2003) ridicule est-il une réussite ?
Ce qui saute aux yeux très rapidement, c'est le bon en avant des effets spéciaux, surtout quand on voit ceux des dernières productions du genre Future X-Cops. On le sait tous, Hong-Kong n'a jamais vraiment su nous pondre des SFX dignes de ce nom, et même s'ils sont loin d'être parfait, on notera quand même l'effort effectué pour les rendre à peu près crédibles.
En fait, ils sont même assez réussis, le premier combat entre Jet Li et Vivian Hsu dans un décor de glace nous met directement dans l'ambiance. Ils vont d'ailleurs être l'essence même des combats, bien plus que les chorégraphies relayées vraiment au second plan. Les combattants, d'un côté des moines d'un temple luttant contre le mal, et de l'autre des démons tentant de cohabiter en milieu humain, vont tous user de pouvoirs spéciaux faisant appel aux éléments, aux animaux,... Et c'est donc un déluge d'effets spéciaux en tout genre qui va s'abattre sous nos yeux. Ching Siu-Tung veut en mettre plein la vue et il nous le fait savoir.
Le problème, c'est quand on a les yeux plus gros que le ventre... Et lorsque ce dernier voit grand, en nous mettant à l'écran Jet Li combattant deux serpents géants, le tout au dessus d'une mer déchainée, et enchainant tourbillons géants et raz de marée entre deux gigantesques coups de queue de nos reptiles, ça se gatte un petit peu... Même si on reste en dessus de la moyenne pour Hong-Kong, les serpents géants ont l'air d'être tout droit sortis de la dernière production fauchée de chez Asylum et croyez moi, ce n'est pas un compliment, surtout lorsque c'est pour l'affrontement final. Dommage car sans ce faux pas, les effets spéciaux auraient été un sans faute.
D'autant plus que les acteurs s'en sortent plutôt bien. Même si leurs personnages ne sont pas énormément développés, les relations entre eux sont vraiment réussies à commencer par celui interprété par Jet Li (celui de Chiu Man-Chek dans Green Snake de Tsui Hark), un moine dont le seul et unique but est de chasser les démons vivants en territoire humain et qui en impose pas mal par son allure vieillissante (bah oui, bientôt 50 ans le bonhomme).
Le rôle de Charlene Choi est plus anecdotique à contrario de celui de Eva Huang et de sa relation avec le personnage principal interprété par Raymond Lam. Leur relation amoureuse est pure, et ce malgré la différence (humain / démon), pleine de charme et de poésie même pour les insensibles dont je fais partie. Il s'en dégage quelque chose d'intense et on s'attache vraiment à ce couple, espérant jusqu'à la dernière seconde que le pire ne leur arrive pas. Des personnages simples dans une histoire simple et pour un plaisir simple.
Parce que The Sorcerer and the White Snake, c'est ça, un petit plaisir qui nous rappelle bien des souvenirs tant la mythologie chinoise en aura fait rêver plus d'un, qui nous renvoie directement à nos visionnages de Chinese Ghost Stories de ce même Ching Siu-Tung ou de Green Snake de Tsui Hark, leur générosité visuelle malgré des petits couacs qu'on pardonne facilement (si si, souvenez vous l'oiseau en carton), leur fraicheur,...
Loin d'être parfait, nous sommes quand même bel et bien en présence d'un très bon divertissement pour toute la famille, bourré d'énergie et d'envie de bien faire, doté d'une bande originale assez classique mais qui colle bien au film, et qui nous prouve que le cinéma de Hong-Kong actuel sait faire autre chose que des polars et des comédies. Ching Siu-Tung is back ? A vous de juger mais pour moi c'est un grand OUI.
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