L’enfance, l’âge adulte et la vieillesse de cinq sœurs nées et élevées dans un appartement au dernier étage d’un immeuble de la banlieue de Palerme. Après avoir adapté son roman sans Palerme, sa première réalisation, Emma Dante tire son deuxième long-métrage, Le sorelle Macaluso, de sa propre pièce de théâtre. Procédant par ellipses, le film en dit beaucoup moins par ses dialogues que par ses images de l'appartement, qui tient le premier rôle, qui est aussi bien le lieu d'habitation des jeunes filles qui vieillissent que d'innombrables tourterelles, autres personnages permanents. De l'insouciance de l'enfance (sans adultes) aux tourments et remords du temps qui passe, le film n'explique que bien peu de choses, à part l'événement tragique qui a endeuillé cette sororité. Le problème majeur, malgré la mélancolie diffuse du film qui agit à plein, est la difficulté d'identifier les sœurs à travers les âges. Il faut se contenter d'une atmosphère de plus en plus lourde et triste à mesure que les années passent, comme dans un rêve ou un cauchemar.