Je ne savais rien de ce film, mais avec une telle jaquette, je m'attendais à un western un peu mou typique de l'époque, sympa mais sans grand moment. ERREUR !
Déjà, je pense bien que ce film a été une influence pour Peckinpah : on y retrouve le mythe de l'Ouest déchu, le faux western, puisque comme dans "Bring me the Head of Alfrdo Garcia", l'auteur fait croire à un western alors qu'en fait cette époque est révolue, des gens paumés, tous plus avilis les uns que les autres, à l'exception du héros qui résiste dans sa droiture, mais qui reste tout de même un vieux bonhomme un peu fatigué des grands voyages (avec quelques relents d'héroïsme de temps à autres). Ensuite, ne connaissant vraiment rien de l'intrigue, j'ai cru que j'allais voir un ersatz de "Le salaire de la peur" (sorti la même année) au vu du déroulement des trente premières minutes, malheureusement, cette partie est trop courte (mais heureusement, ce qui suit est de très bon niveau).
Le scénario est assez bien construit. On a un objectif principal assez vite énoncé, des personnages avec chacun son but, des conflits externes (affronter les méchants) et internes (les affres de l'amour et de la jalousie entre autres), des personnages qui ne s'entendent pas à merveille, de l'action, des résolutions radicales (la façon dont Marina franchit les obstacles en fin de récit est un peu choquante). C'est vraiment très bon.
La mise en scène comporte une grande variété de plans ; contrairement à beaucoup de western de l'époque, le réalisateur ne se contente pas de filmer en plan large, il joue avec son découpage, construit de la tension et permet à ses acteurs de délivrer une grande performance. Il reste quelques maladresses, notamment le combat final du héros face au méchant manque de fluidité, c'est un peu brouillon, mais ça reste une belle ébauche qu'il aurait fallu peaufiner. La musique est quant à elle classique et fonctionne.
Bref, "Blowing Wild" offre du très bon spectacle, je me suis régalé.
PS : et si toute cette histoire de pompage de pétrole n'était qu'une métaphore pour parler de sexe ? J'y ai pensé en fin de film, donc difficile de savoir si cette théorie tient la route. Mais nje trouve qu'il y a des similitudes entre le comportement de Marina et celui du puits de pétrole qui explose parfois très soudainement.