Premier film réalisé par Pierre Etaix, il pose déjà les bases des œuvres à venir à savoir un humour proche du slapstick, ce que faisaient Jerry Lewis, Jacques Tati ou bien encore Buster Keaton, où le visuel et les gags priment sur les dialogues, qui sont peu nombreux.
Pierre Etaix joue le rôle principal, celui de Pierre, qui est sommé par ses parents de trouver une épouse. Alors, on va le suivre dans sa quête éperdue de la femme idéale, sans qu'il ne réalise que la promise se trouve finalement devant ses yeux, à savoir la femme de ménage.
Mais avant ça, c'est une succession ininterrompue de gags qui marchent très bien, où Etaix porte une attention particulière à l'image ET au son, notamment cette scène irrésistible où, pour se concentrer à son travail, il met des bouchons, et on n'entend absolument plus rien. Ou alors, quand il rencontre une jeune femme dans une soirée, cette dernière ayant enlevé une chaussure, il se décide à lui faire du pied, et pour montrer qu'elle ne veut pas, la chaussure se déplace toute seule. Tout le film est dans ce registre de gags légers, avec un Pierre Etaix qui est volontiers dans un personnage à la Buster Keaton, où il ne sourit jamais, mais qui provoque de la sympathie.
Le soupirant est un film qui n'appartient qu'à son auteur, avec Jean-Claude Carrière qui coscénarise, quelque chose de tendre et de fragile, qui ravira sans doute les amateurs de gags à l'ancienne.