Mike Newell signe avec Le Sourire de Mona Lisa un film juste sur l'émancipation de la femme dans les années 50.
Alors que la tradition prenait jusqu'alors le pas sur la nouveauté, une jeune professeur d'histoire de l'art en a décidée autrement. A travers divers portraits de femmes, Mike Newell compose un film à l'ambiance désuète à laquelle il oppose un constat glaçant sur la place de la mère et l'épouse dans une société où seul l'homme peut choisir. Bien que l'on pense beaucoup à un certain film de Peter Weir avec Robin Williams, Le Sourire de Mona Lisa fonctionne grâce aux diverses interprétations de son casting et au traitement de son sujet, le rendant plus accessible. Si je préfère de loin Le Cercle des Poètes Disparus, je dois avouer que j'apprécie également beaucoup son alter-ego féminin. Bien que le film de Newell est indiscutablement plus grand public et moins original dans sa mise en scène ou son propos, il n'en demeure pas moins quant au sujet qu'il désire montrer.
Julia Roberts est formidable, comme souvent, à la fois touchante et juste dans un rôle de composition qui lui va à ravir. Du côté des étudiantes on apprécie aussi la prestation de Maggie Gyllenhaal toute en finesse et en subtilité. Idem concernant Kirsten Dunst. Quant à la mise en scène, si elle demeure discrète et sans grosse ambition elle fait néanmoins son oeuvre, notamment dans une scène de cour dans un entrepôt d'artiste. Newell sait mettre en avant ses décors, ce qui vient faire un rappel avec le sujet d'étude des personnages. Plastiquement le film est de toute façon très beau, les costumes et la reconstitution sont impeccables.
Le film aurait sûrement gagné encore plus s'il avait joué sur l'émotion, là ou le métrage de Peter Weir était bouleversant d'humanité. Néanmoins Le Sourire de Mona Lisa est une belle chronique sur la femme et son devenir.