Au début des années 2000, Mike Newell nous proposait une plongée au cœur d’une grande université pour filles dans les années 50 aux Etats-Unis. Ce film permettait de faire un état des lieux du chemin parcouru en un demi-siècle quant à la place de la femme dans la société occidentale.

 

Evidemment, on est dans un cas extrême puisque l’on évolue au milieu de filles issues de bonnes familles et donc d’un milieu particulièrement rigide et conservateur.

 

Néanmoins, c’est ce qui rend le film intéressant : la confrontation entre ces filles qui semblent avoir intégré le rôle que la société leur assigne et cette professeur d’histoire de l’art qui tente de les émanciper en est d’autant plus forte.

 

Forte mais pas caricaturale.

 

Car, ce que j’ai apprécié, c’est que le personnage incarné par Julia Roberts n’est pas une militante des droits des femmes mais une femme convaincue qu’à sa petite échelle, elle peut changer des mentalités. Je trouve que cela lui donne un côté beaucoup plus humain puisque l’on va pouvoir également s’intéresser à sa personne, à son vécu et à ses sentiments, tandis que si cela avait été une militante, son message politique aurait éclipsé le reste.

 

Julia Roberts a trouvé le ton juste pour son personnage. Elle parvient au travers de silences à faire passer autant de messages qu’à travers un dialogue bien ciselé. Elle incarne cette professeure avec beaucoup de retenue et sans l’idéaliser non plus. Elle a ses failles et elles ne nous sont pas cachées.

 

Quant aux autres actrices, il y a à boire à manger. Certaines m’ont convaincu, d’autres m’ont semblé surjouer leur rôle.

 

Je passerai rapidement sur la réalisation, très académique, mais comment en aurait-il pu être autrement vu l'époque et le sujet ?

 

Ce que je retiendrai du « Sourire de Mona Lisa », c’est ce film sans prétention, sur une professeure d’université qui a des choses à dire mais qui n’est un surhomme (une surfemme, je ne suis pas sûr que ça se dise) et qui fait face à ses doutes et à ses propres erreurs pour s’approcher le plus possible d’une forme d’épanouissement ou d’accomplissement de soi malgré les diktats de la société.

 

Un film avec un joli message et qui est agréable à regarder, en somme.

Elgato65
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le 14 déc. 2021

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Elgato65

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