Pour son dixième long-métrage, Wes Craven va revenir dans le huis-clos étouffant et nous servir sur un plateau d'argent sa nouvelle invention. L'intrigue se déroule donc dans une maison des beaux quartiers de Los Angeles qu'un gosse et deux voyous ont décidé de cambrioler. Malheureusement pour eux, la demeure abrite un couple de dégénérés ainsi qu'une horde de créatures vivant secrètement dans le sous-sol. Rapidement pourchassé, notre jeune héros va devoir se trouver des alliés de fortune s'il veut revoir la lumière du jour...
S'il n'est certainement pas le meilleur film de Wes Craven, Le sous-sol de la peur a le mérite de proposer un conte urbain macabre et déjanté. Porté par un jeune acteur attachant (Brandon Adams, vu dans Moonwalker), le long-métrage va nous entraîner dans un chassé-croisé à travers les murs de cette vieille maison pleine de passages secrets, de pièges et de freaks carnassiers.
L'histoire, originale et effrayante, contraste ainsi avec un parti pris pour le grand-guignol, Craven prenant visiblement à la légère son terrifiant récit en incorporant du cabotinage dispensable et quelques séquences frôlant le ridicule (notamment celles où notre homme de maison revêt sa tenue de sado-maso en cuir). C'est fortement dommage car le suspense initialement instauré est peu à peu remplacé par une atmosphère quasi-cartoonesque.
De plus, le réalisateur de Shocker n'arrive pas totalement à conserver le même rythme et plusieurs moments s'avèrent soit rébarbatifs (les innombrables attaques du chien) soit clairement ennuyeux, à l'instar des languissantes scènes de cache-cache de Fool, notre petit black de héros, et ses poursuivants, Everett McGill et Wendy Robie, qui formaient déjà un couple intrigant dans "Twin Peaks".
Ils correspondent paradoxalement au véritable point faible du film : cabotins, ils enlèvent toute la terrifiante nature qu'ils sont censés représenter. Fort heureusement, le film arrive à rester tout à fait plaisant, notamment grâce à son scénario imaginatif et sans cesse surprenant. Et si Wes Craven nous a habitué à bien mieux, Le Sous-sol de la peur reste un classique du genre...