Pour être comme tout le monde ...
Dès le début, le film affiche clairement son postulat : les pauvres gentils et les méchants riches. Dès le début, le réalisateur/moralisateur lance un propos très édifiant à son jeune spectateur : "juger sur l'apparence, ce n'est pas bien". Certes, ce n'est pas une mauvaise chose que de le rappeler, mais une approche un peu moins pachydermique aurait pu être un peu plus intéressante.
Fort heureusement, l'intérêt de ce "Tableau" ne se limite pas à ça ; le graphisme est audacieux, la recherche esthétique certaine, mais n'échappe pas toujours à "l'orgie de couleurs", en somme toute assez dégoulinante. Le film, se laissant à aller à maints excès graphiques, ne trouve jamais vraiment de cohérence visuelle et se perd dans ses idées, certes foisonnantes, mais finalement bien mal exploitées.
A la fin de notre histoire, les gentils "Pafinis" se peignent, changent d'identité, et finissent par se faire accepter. Seule la protagoniste, véritable esprit critique, refuse de renier son propre être pour être considérée comme "normale". Mais le tout jeune spectateur, voyant les "Pafinis" convertis s'amusant et dansant, aura-t-il autant de recul qu'elle ? Ne se dira-t-il pas : "pour être accepté, je dois rejeter mes différences" ?