Ce film est magnifique. Mais comme l’on fait remarquer toutes les autres critiques, la fin pue sur le fond car elle suggère que pour rejoindre les membres de la caste privilégiée, il faut grimer ses différences pour leur ressembler ; l’oppression n’a pas disparue, la méchanceté systémique n’est jamais contestée (la preuve : la décision de Lola de ne pas « s’achever » paraît absurde). C’est un peu comme dire à une personne noire victime de racisme qu’elle n’a qu’à se maquiller pour ressembler à une personne blanche.
Pourtant, il suffisait de montrer des Toupins se peindre eux aussi et s’installer dans la forêt avec les autres. Et de virer Chandelier, ou au moins lui faire regretter ses discours fascistes. Et d’accepter de pas « être fini ». Ç’aurait été moins toxique comme ça ; en tout cas, juste faire dire au peintre avec désinvolture que ce système de caste est sans fondement, ça suffit pas.
Sinon, le film est beau, autant dans son style que dans sa variété. Les personnages sont très attachants, même dans leurs défauts (la relation Ramo-Plume est sympa et montre que réconcilier les Toupins et les autres, ce sera pas de la tarte).
Merci la Cinetek.