"Catherine, il est midi six!"

Quelle déception. Sentiment encore plus fort quand on voit le casting prometteur. Catherine et Liliane sur petit ou grand écran, ça ne se refuse pas. Toutefois le succès n'est pas au rendez-vous précisément parce que l'univers, l'humour de Catherine et Liliane sont totalement absent de ce film. On va me dire, et j'en conviens, qu'il a le droit de faire autre chose. Je trouve ça juste, heureux et salutaire.
Donc à la place qu'a-t-on? On a d'une part de l'humour pauvre et vulgaire. Mais attention, pas de la bonne vulgarité, celle qui fonctionne, celle qui force à rire intérieurement histoire d'au moins garder l'apparence de ne pas cautionner ce genre de joyeuseté. Non, de la vulgarité pour rien, gratuite, sans objectif, sans argument.
On a ensuite, sauf quelques rares exceptions, de l'humour fait et refait. Il y a quelques oasis de créativité dans un désert de lieux communs, de déjà vu.
Enfin on a surtout un vide de réalisation. Aucune utilisation de la caméra, aucun jeu à l'intérieur ou hors du cadre, aucune malice de montage... Les films comiques ne sont pas que des sketchs filmés où les acteurs balancent leurs répliques plans après plans. Ils peuvent être tout autre chose. La réalisation recèle des moyens de faire rire sans utiliser les mots "bander", "bite" et "ejac faciale"... (je plaisante, ils ne disent pas ejac faciale dans le film) (Remarque, je ne sais pas je me suis barré avant la fin).
Malgré tout cela, on ne peut pas reprocher à Alex Lutz de s'être planté. Il n'est qu'une pierre sur le tas de merde que constitue le cinéma comique français aujourd'hui (j'exagère peut être un peu, il y quand même quelques pépites). D'autant que l'homme est bon et il me fera encore rire plus d'une fois. On peut toutefois se demander s'il a vraiment voulu faire un film. Parce qu'à se compte là, on aurait très bien pu diffuser ses sketchs pendant 1h30 et cela aurait été la même, mais en drôle.