On la connait par coeur cette comédie de Molinaro écrite par un Francis Veber dont on reconnait la qualité et l'efficacité des portraits. Elle repose essentiellement sur la prestation sympathique de Pierre Mondy et sur son personnage franchouillard bien ciselé.
Contraint de céder son entreprise toulousaine au groupe américain Fielding, Benoît Castejac s'offre une aventure avec la jolie nièce d'un de ses dirigeants, en réalité
une prostituée de luxe louée
pour amadouer l'entrepreneur français. Patron paternaliste, amant vaniteux puis piteux, époux inexpérimenté en matière d'adultère, Pierre Mondy fait une composition estimable et amusante d'un bourgeois de province un peu naïf. C'est par lui, en définitive, que l'on se souvient du film.
En face de Mondy, Mireille Darc joue les beautés mystérieuses avec son charme habituel. Le couple fonctionne bien (quand Castejac découvrira-t-il la vérité au sujet de Christine? c'est en quelque sorte l'enjeu du film) et il est entouré de seconds rôles plaisants (l'épouse silencieuse et perspicace, Michel Lonsdale et Daniel Ceccaldi, cadres incrédules de la Fielding)
L'intrigue manque toutefois de subtilité et de surprise, occasionnant quelques longueurs ou des évidences dans la relation entre les personnages.