Drôle d'endroit pour une rencontre

"Le temps d'aimer" commence par une rencontre improbable, dans les années 50, sur une plage bretonne entre Madeleine, mère célibataire d'un petit garçon, serveuse dans un hôtel restaurant et François, héritier d'une grande famille riche et étudiant à lunettes. Ils se marient en espérant peut-être dépasser chacun leur statut d éclopé de la vie. Elle a été tondue à la Libération car le père de son fils était officier allemand, parti sur le front j l'Est. Et lui porte encore les stigmates d'une poliomyélite et d'autres secrets plus intimes. On les verra évoluer durant des années, faire des expériences, mais aussi réussir socialement, s embourgeoiser, avoir une petite fille. Pour faire comme tout le monde, quoi !

Pour autant, les désirs secrets, les blessures personnelles, le lien difficile à ce fils qui cherche son père désespérément compliqueront très singulièrement, leur relation qui durera malgré tout, jusqu'au drame.

Les comédiens qui jouent les trois enfants sont formidables de vérité et de fragilité.

Anaïs Demoustier exprime bien cette complexité, notamment dans une scène, devant un miroir. Et Vincent Lacoste montre, une fois de plus qu'à seulement 30 ans, son registre sensible est large depuis Les beaux gosses.

C'est un film original, très singulier, fort et émouvant, inspiré par la grand-mère de la réalisatrice, Katell Quillevéré.

Une histoire rare, bouleversante.

Pour moi, l'émotion est restée très présente, bien après que les lumières se soient rallumées dans la salle...