Daniel Duval, décédé en 2013 à l'âge de 69 ans était est un homme discret, parlant peu et préférant s'exprimer par l'image. Il était acteur, réalisateur et scénariste et cumule ces deux dernières fonctions dans ce beau film d'une tendresse infinie, son dernier en tant que réalisateur.
C'est une histoire émouvante que ce récit d'un gamin de 9 ans, retiré à ses parents et confié à une famille d'accueil, mais qui s'imagine qu'il doit se battre contre tous... et qui ne demande qu'à se laisser apprivoiser : en fait une quasi auto-biographie de Daniel Duval qui la porta en lui vingt avant de la dévoiler à l'écran, avec un peu de timidité et de pudeur... C'est la raison pour laquelle les acteurs pressentis pour jouer le rôle du couple d'accueillants ont changé au fil du temps : Jean Carmet, Jacques Villeret, Miou-Miou.
Mais la distribution finale est un bonheur : elle a été bien choisie et chaque comédien a semblé vivre réellement son rôle. Avec comme acteur principal : Pippo, joué naturellement par Raphaël Katz dont on a plus guère entendu parler depuis. Mais Jean-Paul Rouve est aussi attendrissant, tout comme Annie Girardot comme grand-mère, et Denis Polyadès convainc dans le rôle d'un instituteur autoritaire de l"époque. Philippe Khorsand est très bien dans son rôle de curé...
Mais curieusement, ce film "à la campagne du temps jadis" n'a pas rencontré le succès qu'il méritait tout en ayant quand même franchi le demi-million d'entrées en salles. Manque de promotion, d'action, ou alors sentiment de déjà vu ?
Et pourtant, ceux qui ont encore une âme sensible doivent voir ce film et son ressenti des enfants déracinés... Rare.
Voici ce que j'écrivais voici cinq ans. Venant de le revoir, ce film m'a de nouveau ému : j'ai adoré.
France 3 le 13.12.2020