Daniel Duval est un acteur attachant. Avec son film il nous plonge dans les méandres de son enfance douloureuse. Une œuvre personnelle donc, trop sans aucun doute. On pense immanquablement au Grand Chemin de Jean Louis Hubert tant les sujets sont proches et l’on se dit qu’il était difficile de faire mieux. Car malheureusement ici la mayonnaise ne prend pas. Faute de savoir faire vraisemblablement. Le montage et le découpage sont anarchiques : combien de scènes semblent coupées ou inachevées. Le rythme est poussif, alternant scènes de genre agraires à des scène plus intimistes sans réelle cohésion ou organisation. Et les acteurs sont… absents, voire même canalisés, dans tous les cas peu crédibles. Rouve semble ne pas oser bouger, Anne Brochet est un brin décalée, Podalydès donne l’impression d’être là pour toucher son cachet et Deutsch fait ce qu’il peut. Deux sauvent ce triste constat : le jeune Raphaël Katz et aussi la formidable Annie Girardot qui malgré peu de scènes vient illuminer cette histoire. Ces deux là nous offrent quelques beaux moments teintés de poésie et de charme jusqu’à un final presque magique. Mais attendre une heure quinze pour sortir de l’apathie c’est trop ! L’autre grande qualité de ce film est la bande originale de Vladimir Cosma. Sa partition donne du relief et offre au film ses seuls moments d’intensité.