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Quand le temps va et vient... on ne pense à rien... malgré ces blessures

A travers « Le temps des rêves », Adreas Dresen n’a pas cherché (ce que d’aucuns lui reproche) à faire un film universel sur la jeunesse allemande à l’aube des années 90, l’après chute du mur de Berlin. Il a simplement témoigné d’une part d’humanité, la sienne et de quelques unes de ses connaissances sur cette période. Car à chaque grande mutation sociétale, toute bénéfique qu’elle soit, il reste toujours des laissés pour compte, ce que le pouvoir politique nomme les « dommages collatéraux ».


Et ici, il en est vivement question en suivant les parcours de Daniel, Rico, Mark, Pitbull et quelques autres. Des antis héros, pas vraiment méchant, pas angéliques non plus, pris dans un étau où l’absence de conscience sociale génère l’absence de conscience morale et mène à tous types d’exactions pour pouvoir s’en sortir. Si Dresen n’est pas un moraliste, l’affection sincère qu’il porte à ses personnages est telle que malgré tout, ils en deviennent attachants et chacune de leurs péripéties pire de leurs déboires les fait plonger un peu plus et le spectateur aussi de fait.


Visuellement, le film est hyperactif. Montage survolté, bande son stridente, couleurs acérées ou, c’est selon, très sombres. Le malaise suinte de partout, tout comme le drame qui peut survenir à tout moment. Le chapitrage renforce également cette précarité de vie, à tout instant on se demande s’ils s’en sortiront, si oui comment. Ce choix de mise en scène aussi bien qu’en abîme donne au film une vraie personnalité gonflée, forte et prenante.
Les jeunes acteurs sont tous excellents, même si Merlin Rose et Julius Nitschkoff se détachent largement au point de ne plus voir en eux des acteurs, mais une réincarnation au réalisme accru de leurs personnages.


Certes le film, comme l’avait fait le roman à l’époque, fera grincer quelques dents, il vient ternir l’image un peu trop lissée de cette période. Il nous ramène à un vrai questionnement, universel celui-là, sur les fondements de nos sociétés occidentales (quid des personnes fragilisées notamment ?) et dévoile quelque peu l’arrière d’un décor où des jeunes et moins jeunes évoluent encore espérant des jours meilleurs, sans qu’on daigne les voir réellement.


PS : petite dédicace à Anne Schneider, sans qui je n'aurai pas vu le film, sa critique http://www.senscritique.com/film/Le_temps_des_reves/critique/81903666 m'a convaincu du contraire

Fritz_Langueur
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le 1 mars 2016

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Fritz Langueur

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