Je découvre encore la filmographie extensive de Lucio Fulci, m’attaquant cette fois à son premier western spaghetti. Et à en croire les spécialistes, ce fut également son premier film violent, quelques années avant qu’il ne se lance dans le giallo puis qu’il devienne le parrain du gore.
En effet, comme son titre à peine racoleur le suggère, « Tempo di Massacro » est un film cruel et sans humour. Ca démarre par une courte chasse à l’homme oppressante et sadique. Puis on assistera à quelques exécutions expéditives, une scène de torture au fouet, et des fusillades sans pitié !
Néanmoins on est loin d’un simple étalage de violence. La réalisation de Fulci est souvent inspirée, jouant tout autant avec les regards de ses personnages qu’avec de jolis paysages (bien que l’on oscille régulièrement entre plaines verdoyantes et environnement aride, chose pour le moins surprenante !). Fulci se permet même quelques audaces, avec un mini plan séquence au sein de la sempiternelle rixe de saloon.
Le film comporte en outre un protagoniste intéressant, campé par un bon Franco Nero. Un orpailleur appelé à revenir dans sa ville, mais ignorant pourquoi, et découvrant qu’un grand propriétaire a fait main basse sur toute la région. L’intrigue se veut mystérieuse et ne révèlera qu’au dernier moment la raison de sa convocation… sauf que celle-ci est semi-convaincante, et fait un peu retomber le soufflé. Par ailleurs, je ne peux m’empêcher d’exprimer quelques petites déceptions sur le récit.
Cette histoire de chasse à l’homme ne sera plus jamais évoquée passé le générique, alors qu’elle était très séduisante, tant sur le papier que visuellement ! Et le film ne dira jamais ce qu’il advient du blondinet, amant implicite du méchant dérangé.
Mais avec en prime sa BO sympatoche, « Tempo di Massacro » demeure un western spaghetti très appréciable, qui n’a pas à rougir face à la concurrence.