Le cinéaste s'est servi des carnets personnels de son père pour réaliser ce film, qui on l'aura compris est en partie autobiographique : il débute en 1948, alors que Fuad Suleiman, le père d'Elia, était un combattant résistant, et se poursuit jusqu'aux années 2000, émaillé de lettres de la mère d'Elia aux membres de sa famille, forcés de quitter le pays.
C'est la vie quotidienne de ces Palestiniens, restés sur leurs terres natales et étiquetés Arabes-Israéliens vivant comme une minorité dans leur propre pays, que le réalisateur a choisi de décrire, mêlant à ce portrait ses propres souvenirs intimes.
De l'humour, notamment dans les scènes du petit Elia à l'école rend le propos moins grave, tout comme la désinvolture affichée de ces jeunes branchés dans la boîte à la mode, ignorant superbement tanks ou avis de couvre-feu.
Un film qui rend bien cette impression de nulle part, et à cet égard le jeu d'Elia Suleiman est remarquable, de même que l'indifférence de sa vieille mère impassible devant un magnifique feu d'artifice qui la laisse de marbre.
Un film qui interpelle et qui par ses silences et malgré la lenteur du rythme, provoque maintes interrogations essentielles sur un drame qu'on ne peut nier.