Ah, c'est sûr qu'il ne plaira pas à tout le monde le dernier Elia Suleiman! D'ailleurs, avouons-le : cela est tout à fait compréhensible tant le rythme se fait parfois lent, l'ensemble restant lui quelque peu inégal du début jusqu'à la fin. Cela écrit, Suleiman a ce qui manque à beaucoup d'autres réalisateurs : un style et un regard. On ne peut en effet qu'être assez admiratif devant l'osmose que réussit à trouver le réalisateur qui oscille régulièrement entre drame, comédie et chronique d'un pays, et ce toujours avec la même habileté.
On pense à Tati, bien sûr, mais Suleiman ne s'arrête en rien à ce simple aspect et nous offre au contraire une œuvre très complète en tout point, aussi bien capable de provoquer le rire que la tristesse et l'amertume. Aussi bien un film nostalgique qu'un constat sincère et courageux sur Israël, "Le Temps qu'il reste" fait ainsi partie de ces titres intelligents et engagés qu'il serait dommage de manquer, et ce malgré, donc, quelques erreurs de parcours. Une réussite.