Sorti de maison de repos, suite à des soucis de santé, Marcel (M. Marcello Marrerella) souhaite revoir les personnes chères qu’il s’est habitué à côtoyer, mais toutes lui semblent vieillis, presque attristées, à commencer par Gilberte (Mme Emmanuelle Béart), qu’il a tant aimée, Odette, sa mère (Mme Catherine Deneuve), ou la Comtesse de Guermantes (Mme Edith Scob). De là, naît en lui l’envie de décrire ce milieu et ces gens qui lui sont si chère, avec moult détails et analyses psychologiques qui forgent le récit de cette saga de début de siècle qu’est A la recherche du temps perdu.
Raul Ruiz en adapte le livre final, qui délivre l’intention de l’auteur, restitue partiellement, avec distance et mais avec autant de fidélité, l’œuvre de Proust, par son esprit, ce qui s’avère loin d’être aisé a priori.
Adapter Proust relevait a priori de la gageur, tant cette œuvre comporte de riches analyses psychologiques, de longues et brillantes descriptions et discussions à n’en plus finir. Il a donc fallu opérer un choix. Raul Ruiz est parti de la fin, où les intentions de l’auteur sont délivrés sur ses projets de rédaction, où il dresse le bilan de son existence et de ses relations. Le traitement en est inévitablement effectué par une série de flashes-back impressionnistes, subtils, fins. L’esprit de l’auteur en est bien rendu, l’interprétation s’avérant tout à fait à la hauteur de l’enjeu de ce grand défi, ma foi bien relevé.