Un joli conte comme Spielberg aime à nous en raconter de temps en temps, entre deux super productions. À partir d’une situation relevant de l’absurde (on pense irrésistiblement au sketch de Raymond Devos sur les sens interdits), un homme se retrouve aux prises avec l’impossible défi de survivre dans un univers où, a priori, il n’a aucune chance. Et, évidemment, il va réussir à s’en sortir, prouvant par là les facultés d’adaptation infinies de ce curieux animal qu’on appelle l’être humain. Le propos n’est pas neuf, c’était celui de Chaplin au début du XXe siècle, mais Spielberg se montre digne de ce haut parrainage grâce à un scénario habile, une mise en scène discrète autant qu’efficace et des acteurs au diapason : Tom Hanks, parfait dans un rôle pas si facile qu’il n’y paraît, Catherine Zeta-Jones émouvante en hôtesse de l’air paumée et Stanley Tucci, implacable représentant de la machine administrative qui ne pourra cependant broyer « le petit homme ». Le huis clos du Kennedy Airport est passionnant de bout en bout et nous offre un bon moment de cinéma et de divertissement intelligent.