Voila ce qui arrive quand Steven Spielberg se retrouve enfermé dans une zone Duty Free pendant plusieurs heures. Il observe les gens déambuler, et commence à écrire un scénario capable de nous tenir en haleine pendant 2h08, et ce, avec trois bouts de ficelles et un Tom Hanks à la limite de l'autisme, baragouinant trois mots d'anglais. On s'attend vraiment à souffrir d'un ennui mortel vu le synopsis, mais Steven mise tout sur son habilité à la mise en scène pour parvenir à nous distraire. Dans ce petit manège, il va au bout de l'exercice mais avec humour, quitte à meubler le vide par des numéros de jonglages !
Quoique souvent exagérées, les situations ne sont pas si absurdes, il y a vraiment beaucoup d'activités possibles pour s'occuper dans l'aéroport de New York, c'est un véritable centre commercial, un écosystème dont la vie en coulisses est tumultueuse (je ne parle pas du placement de produits, où aucune marque n'est ici dissimulée). Pas sûr que Tom Hanks tienne aussi longtemps à Orly... même s'il fut rodé à ce genre de personnage dans Seul au Monde ou Forrest Gump. Une actrice à l'époque inconnue sera révélée dans ce film, une certaine Zoe Saldana. La scène où elle fait un salut Vulcain lui vaudra une promotion quelques années plus tard... Trop de bons sentiments et une Catherine Zeta Jones au bord des larmes, dans une relation à l'eau de rose, nous rappellent que le réalisateur d'E.T. reste malgré tout sur son doux nuage. Il entretient finalement le rêve américain, alors que le thème de départ serait plutôt... la désillusion.