Des loups, des petits loups, toujours des petits loups... (air bien connu)
Joe Carnahan réalise avec The Grey un survival intéressant, comportant des défauts, mais parvenant toutefois à se démarquer en proposant un film assez psychologique. C'est la première fois que le cinéaste s'essaie au genre, ayant plutôt fait ses lettres de noblesses avec des films de type policier.
Commençons toutefois par les défauts de l'oeuvre. Carnahan n'évite pas les pièges classiques du survival, abusant de certains poncifs du genre. Les personnages sont également trop caricaturaux. Heureusement, les acteurs s'en tirent bien avec leurs rôles, mais ça aurait pu être bien pire sans eux. Ensuite, il y a quand même un sacré problème au niveau des loups. Leur comportement n'est pas vraiment crédible et faire cette dualité entre l'homme et le loup n'est pas toujours heureux. De plus, la séquence du ravin nous montre également un peu trop les effets spéciaux derrière, l'insert étant assez foireux.
Pour le reste, tout n'est pas malheureux. En se basant sur l'instinct de survie des personnages, leur envie de s'en sortir est passionnante et les choix qu'ils réalisent assez opportuns. C'est aussi l'homme face à la nature, l'envie d'un homme de sortir du deuil de sa femme. De revivre. Tout cet aspect est plutôt réussi et donne au film une certaine touche. L'autre aspect assez réussi et en dépit de leur aspect est la tension qui existe par rapport aux loups. On le sent constamment présent, ) nous épier, leurs cris au loin n'instaurant pas un sentiment de sécurité. On se surprend à sursauter lors des attaques. D'ailleurs, Carnahan propose une mise en scène intéressante puisqu'il se concentre en faisant des gros plans sur les loups ou sur les personnages et ne montrer en entier les massacres, assez gores par moment.
Là où le film est très réussi c'est par l'ambiance qu'il instaure. Tout d'abord, l'entrée en matière du film est remarquable. Des rêves qui sont brutalement interrompus et puis surtout un crash d'avion sacrément à la hauteur. L'accident est vraiment impressionnant et on s'y croirait presque. Là où le film fait fort, c'est lorsque le personnage de Neeson explique à un gars qu'il va mourir. Et qu'il le rassure et le calme. C'est un sacré moment de cinéma car extrêmement rare dans ce genre de situations. Cette séquence m'a fortement marquée. Ensuite, les paysages blancs, cette nature qui nous enveloppe, mais qui livre ses dangers aussi.
Au final, l'oeuvre de Carnahan trouve sa place dans le genre. Il ne le révolutionne nullement, mais possède assez de qualités pour pouvoir séduire les spectateurs.