Amis du crédible, passez votre chemin
Le pitch : un avion blindé de types au passé un peu louche, s'écrase au fin fond de l'Alaska. Parmi les passagers, seuls 7 survivent (8 en réalité mais vu que le dernier claque dès le début, on va dire 7) et se rendent assez vite compte qu'ils sont devenus les cibles d'une meute de loups 'achement rancunière même si on ne sait pas trop pourquoi (peut-être parce que Liam était chargé de dégommer leurs semblables lorsqu'ils s'approchaient trop près du lieu de travail de ses potes, une usine d'on ne sait pas trop quoi non plus ?).
Comme Liam (John Ottway) est le héros de l'histoire, il est bien sûr le seul gars à rester super zen et à établir tout un tas de stratégies pour aider son groupe de rescapés à survivre. Les autres se contentent de suivre bêtement - sauf un qui râle un peu mais qui suit quand même. En fait, tout le long du film, Liam est un mélange de maître Yoda, Mc Gyver, d'un envoyé spécial de National Géo et d'un quelconque philosophe obscur, qui sort des grandes phrases bien pompeuses pour remonter le moral des troupes ou plomber l'ambiance du bivouac. Les autres se contentent de parler normalement et de jurer comme il se doit quand on se retrouve dans la même situation que la leur. Et puis, même s'il est blessé à la cuisse dès le début, il ne boîte qu'à la fin du film.
Concernant les loups, ils me rappellent étrangement le requin des dents de la mer : absolument pas crédible pour un sou. Déjà, ils sont énormes. Je veux bien croire qu'ils aient une épaisse fourrure mais il y a des limites quand même. Ensuite, l'alpha (le chef donc) a un grognement qui ferait passer le T-rex de Jurassic Park premier du nom pour un canari. Troisio : lui et sa meute poursuivent les gars sans arrêt mais juste pour les égorger et répandre leurs tripes sur la neige (par contre, ils ne les boulottent pas. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme... ). Quatro : comme de juste, ils n'ont pas peur du feu (sinon ce serait trop facile). Et puis le dernier petit détail (mais là, j'avoue, c'est du pinaillage) : ils sont tous noirs. Or, les loups à la fourrure noire sont tous des juvéniles. Les adultes sont gris/marron/blancs mais pas noir. Donc l'alpha ne peut être biologiquement noir. Ah si, j'ai oublié, ce sont des images de synthèse et ça se voit (vraiment).
Le reste, c'est du spoil mais ça ne sera pas trop méchant si vous le lisez avant le visionnage du film (je vous aurais épargné 2 heures d'absurdité). Bon, je vous le dis tout de suite : ils tombent tous comme des mouches. En fait, les futures proies se repèrent à 15 kilomètres sans lunettes tellement le scénario est cousu de cordes dorées. Un gars qui veille la nuit va pisser, crac ! Boulotté. Y'en a un qui traîne la patte, crac ! Boulotté itou. Y'en a un qui a le vertige (parce qu'il faut toujours un gars qui a le vertige quand les personnages arrivent près d'un précipice), vlan ! Il tombe et il est boulotté (notez bien que les loups les ont suivis sans problème sans avoir à se suspendre à une corde faite de pull et chemises - dont les nœuds se défont uniquement quand le gars qui a le vertige s'y agrippe (ça lui apprendra à passer en dernier, tiens !)). De la même manière, le gars qui tombe dans la rivière, même s'il survit à l'hydrocution, il se coince le pied sous une pierre (pas déconner, quand même !)*FIN DU SPOIL*
En tout cas, ce qu'il y a de formidable avec Liam, c'est qu'il devine tout ce qu'il se passe parmi la meute de loups, simplement en écoutant leurs grognements (un peu comme Merlin dans Kaâmelott, mais en moins drôle). Et puis ses plans sont tellement formidables qu'ils ne servent qu'une fois. Je pense notamment aux lances équipées de cartouches de fusil qui devaient leur servir à se défendre. Une scène avec et puis c'est bon, c'est plié. Ils ont encore toute la meute au train mais ils laissent tout sur place. Malin, très malin !
En fait, le seul passage qui était à peu près bien se trouve dans les dernières scènes. Quand Liam, seul, sort de son sac les portefeuilles de ses petits camarades décédés et regarde leurs photos de famille, avant d'entasser lesdits portefeuilles sous la forme d'un petit autel (comme si des gars allaient tomber là-dessus alors que c'est en plein milieu de la forêt et, en plus, en plein centre du territoire des loups, à deux pas de leur tanière). Voilà, c'est le petit moment un peu touchant du film (mais juste un peu).
Bref, ce film n'est pas crédible du tout (les protagonistes n'ont jamais faim, ni soif, ni envie de dormir sauf si ça a un intérêt scénaristique), en plus d'être relativement chiant. C'est une suite de clichés navrants qui donnent une très mauvaise image du loup (merci au réalisateur de relancer l'extermination de cet animal terrifié par l'Homme). Les personnages qui accompagnent Liam ne sont pas assez fouillés, ce qui fait que leur disparition nous fait ni chaud ni froid. Et puis, tout s'enchaîne tellement vite qu'on a même pas le temps de se remettre de la première qu'il y a déjà une seconde mort.
Je ne sais même pas si les amateurs du genre apprécieront vu qu'on ne peut pas dire que l'hémoglobine coule à flot. De ce côté là, il n'y a que le strict minimum.