Avant le "Tombeau des Lucioles", on ne savait pas qu'un dessin animé pouvait créer cette douleur déchirante, saisissant le spectateur au fur et à mesure de cette chronique simplissime de la mort de deux enfants dans l'enfer du quotidien post-nucléaire. Ce récit cru et réaliste ne déparerait pas la filmographie du grand Rossellini de "Allemagne Année Zéro", et les quelques éléments poétiques n'adoucissent qu'à peine la portée bouleversante des épisodes tragiques qui se succèdent dans ce film d'une dimension classique et d'une puissance dramatique inédite dans la "japanime". Impossible désormais de vouloir cantonner l'animation au seul divertissement enfantin, l'âge de l'innocence a fini avec les cendres de la boîte aux lucioles. [Critique écrite en 2001]