La lumière des lucioles s'éteint bien vite, comme celle des fragiles humains dans le tourbillon mortel de la seconde guerre mondiale dans le Pacifique.
Et pourtant, ils s'accrochent à la vie ces enfants. L’aîné, même lorsque sa mère décède, demeure courageux et s'occupe de sa petite sœur. Même lorsque leur tante les pousse hors de chez elle par ses sempiternelles récriminations, ils font contre mauvaise fortune bon cœur et s'aménagent un abri sommaire.
Effectivement, à l'annonce de la défaite de l'empire du Soleil Levant, de la mort quasi certaine de son père et sa sœur qui part inexorablement rejoindre les lucioles, le garçon a une petite faiblesse. On en aurait à moins.
Film magnifique mais d'une cruelle tristesse, le tombeau des lucioles est réservé à ceux qui viennent de rencontrer l'amour (et sont encore sous l'effet protecteur de l'ocytocine), ceux qui se trouvent dans une phase d'euphorie intense ou bien ceux qui ont un important stock de mouchoirs à écouler. Je le déconseille un soir de cafard car c'est l'autolyse assurée.
On retrouve ici ces fabuleux dessins, cette animation unique de chez Ghibli et ces personnages attachants dans leur humanité proche des choses simples de la nature. Contrairement aux autres animés qui donnent le sourire, le tombeau des lucioles est un tableau de la guerre, terrible fléau qui accompagne l'humanité depuis sa naissance et déchire les communautés, les familles, les fratries. Fort heureusement, et c'est ce qui apporte la touche poétique, quelques instants de grâce émaillent le récit, comme la fameuse scène des lucioles. C'est véritablement touchant.
La musique accompagne à merveille ce drame et lorsque le générique de fin paraît, elle génère une tristesse un peu nostalgique...
C'est aussi cela l'art, du bonheur et parfois de la tristesse.