Il faut beaucoup de retenue pour écrire sans maladresses, sur des œuvres qui prennent leur source sur de tels drames de guerre. Un contexte historique doit être à l'esprit lorsque l'on s'apprête à regarder cette œuvre, car si le talent du réalisateur donne une dimension poétique, il ne s'agit pas d'un dessin animé angélique, destiné à un public non averti. La guerre est un drame tellement épouvantable, tellement au-delà des mots...
Il est bon de se documenter sur les bombardements de la ville de Kobe (bombes incendiaires et utilisation pour la première fois du napalm), avec une forte résonance et un parallèle avec les bombes larguées les 06 et 09 août 1945 et leurs conséquences, pour comprendre la portée de cette histoire universelle.
Ce film est une blessure qui suinte encore d'une profonde tristesse, le sort de ces enfants, avenir et espoir de l'humanité tout entière, pas seulement pour le Japon, montre à quel point l'homme est capable de se nier lui-même. C'est en effet ne pas se soucier de son propre avenir que de laisser errer ses propres enfants sans espoir d'humanité, dans l'indifférence totale, ces êtres vont mourir.
Comme tant d'autres à cette époque, fantômes abandonnés, malades, exploités...
Cette fresque réaliste, peut-être gênante, je la vois comme un plaidoyer, qui nous dit :"Regarder la souffrance de ces enfants, aujourd'hui, ils sont morts, mais souvenons-nous...
Ne les laissons pas mourir une autre fois...Apprenons de nos erreurs".