Le Tombeau des lucioles
8.2
Le Tombeau des lucioles

Long-métrage d'animation de Isao Takahata (1988)

Cette œuvre est un traumatisme de mon enfance, ce genre de films que vous ne pouvez oublier tant il vous a marqué.


Je l'ai visionné pour la première fois avec mon frère quand je devais avoir du genre 8 ou 9 ans, un âge où l'esprit n'est pas assez "étoffé" pour comprendre le message du film. Pourtant, je me souviens avoir bien pleuré, sans même réellement comprendre le pourquoi de la chose. Avec du recul, et de la maturité, j'ai mieux cerné l’intérêt du film. Ce qui ne m’empêche pas d'avoir la petite larmichette qui coule à la fin. Comme quoi, pas besoin d'être sous-titré "film d’animation POUR ADULTE" pour être émouvant les 18 ans passés.


La chose incroyable quand je parcours le film, c'est l’équilibre parfait entre réalisme et onirisme. Le réalisateur (qui s'est inspiré, une fois n'est pas coutume, d'un roman éponyme. Seule al fin diffère vraiment entre les deux créations.) Isao Takahata (que je n'hésiterais pas à mettre au même niveau que Miyazaki en terme de réalisation) n'hésite pas à dénoncer les horreurs de la guerre, comme on voit très souvent au cinéma. Cela passe par montrer le sang, la mort, la déchéance, et le désespoir. Rien n'est épargné, et on pourrait presque rapprocher le film d'un "documentaire" à ce niveau-là. Scènes de bombardements, transposition de la misère humaine (à tous les niveaux) qu'étaient les rationnements... Oui, il y a un bel étalage de monstruosités.


Mais, à côté de ça, il y a la POÉSIE. On suit le périple de Seita et Setsuko, un frère et une sœur. Qui s'aiment terriblement. Alors oui il y a eu des critiques comme quoi leur relation était quasi-incestueuse. Mais ce qu'il faut retenir, c'est le lien intarissable qui unit les deux enfants, toujours proches à l’orée du déclin, l'horreur, et l'infamie. Ajoutez à cela une pincée de plans absolument magnifiques (la mise en scène est réellement parfois parfaitement menée...), qui vous feront chialer vos mères, et des effets de lumières grandioses. Comme quoi, c'est important l' "image" dans un film d’animation... C'est même, je trouve, bien mieux (et plus facile?) pour faire passer l’émotion chez le spectateur qu'un film avec des acteurs faits d'os. Mais ça, c'est un autre débat.
THE scène reste quand même la fameuse scène où les lucioles apparaissent. Mais je n'en dirais pas +. Seulement que c'est certainement l'une de mes scènes favorites absolues du cinéma.


Mais la force principale du film tout de même, faut bien l'avouer, c'est son duo de héros. J'ai à peine effleuré le sujet plus haut, et je n'irais pas non plus trop loin, toujours dans la peur de vous spoiler. Au fur et à mesure que l'on visionne le film, on sait que ça ne va pas se passer toujours bien... En fait, je me demande s'il y a quelque qui se passe bien dans ce film.
Donc non, soyez prévenus, ne regardez absolument pas Le Tombeau des Lucioles un soir de déprime !
Une chose à rajouter en plus, c'est le grand intérêt qui réside en Seita : à première vue, c'est le grand frère parfait, représentant le courage à son paroxysme. Mais si on s'y intéresse un peu plus en profondeur, ce n'est pas forcément le cas.


SPOILER
N'empêche, je peux que l'adorer ce petit personnage quand même... Car en plus il n'est pas tout blanc, pas tout noir. C'est parfaitement parfait pour un "héros"...
SPOILER


Néanmoins, je n'ai qu'une seule chose à dire en terme de conclusion : regardez absolument Le Tombeau des Lucioles !

Créée

le 28 déc. 2015

Critique lue 691 fois

2 j'aime

Florent-L

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