Alors que la première partie du diptyque de Fritz Lang vue dans le Tigre du Bengale, suivait plutôt le personnage de l'architecte découvrant l'Inde mystérieuse et la belle danseuse Seetha, ce second film s'attache plus au personnage du maharadjah Chandra, tout en étant une réflexion sur la paix et la violence, l'amour et l'amitié. L'opposition des palais hindous fastueux avec celui des souterrains glauques remplis de lépreux est assez frappante, de même que certains effets spéciaux sentent le bricolage artisanal, mais qu'importe, au final, Fritz Lang livre un somptueux livre d'images, superbement photographié ; la qualité des 2 films étant à peu près égale, je n'irai pas jusqu'à dire que l'un est meilleur que l'autre, pour moi c'est un seul et même film, celui-ci reprenant exactement l'histoire où elle s'était arrêtée en forme de cliffhanger dans le désert. Parmi les scènes mémorables, on ne peut oublier la fameuse toile d'araignée qui barre l'entrée d'une grotte où sont réfugiés les 2 amants, et surtout la danse du cobra, à l'érotisme latent, où Seetha est soumise au jugement de la déesse Kali ; sa danse face à la statue de la déesse, dans une sorte de bikini oriental très impudique pour l'époque, permet à Debra Paget de déployer sa beauté sensuelle et envoûtante. Une luxueuse production à l'arrière-goût de kitsch mais qui reste fascinante.