Alexandre,constructeur de chalets dans les Vosges,découvre un soir que sa femme le trompe.Après une grosse engueulade,Juliette se barre à pied sur la route de montagne qui dessert leur maison.Alex la rattrape en voiture mais l'infidèle chute accidentellement dans le ravin et se tue.Ne sachant que faire,le mari décide de ne rien dire,sauf à Lison,sa fille de vingt ans issue d'un premier mariage,qui était présente dans la baraque et a tout entendu.Au début tout le monde croit à l'accident,mais l'étau va vite se resserrer sur l'époux.La comédienne Anne Le Ny aime bien faire la réalisatrice de temps en temps,et elle propose là le sixième de ses sept longs-métrages,qu'elle a aussi coécrit.On ne va pas se mentir,il s'agit d'une sinistre bouse en forme de téléfilm moraliste à deux de tension.Photo sans charme,même les paysages vosgiens ne sont pas mis en valeur,musique déprimante,peu de personnages et un rythme cataleptique,la mère Le Ny fait un sans faute.Par conséquent on s'emmerde grave dans ce faux thriller paralytique qui tourne vite au psychodrame pesant.L'aspect policier est complètement flingué dès le départ avec une avalanche de conneries invraisemblables.Rien ne tient debout,pas plus la manière dont l'adultère est découvert que les modalités acrobatiques de l'accident.Quant aux réactions des protagonistes,c'est absurdus delirium à haute dose.Personne n'a l'air sensé ici,et surtout pas les suspects qui semblent éprouver un malin plaisir à s'incriminer.Réponses embarrassées,mines de coupables,mensonges évidents,papounet et fifille ne sont pas dans leur assiette et le montrent bien à la capitaine de gendarmerie pourtant molle comme une chique.Il n'y a pas la moindre preuve mais on voit bien qu'à ce tarif ils vont vite se retrouver coincés.Mais ce n'est pas ce qui intéresse la réalisatrice.Ce qu'elle veut,c'est de l'introspection profonde,de l'exploration des relations familiales compliquées.Lison vénère son père,qui passe son temps à la manipuler de manière désinvolte,ce qui n'est pas très cool,et elle va entreprendre un cheminement libératoire de cette relation toxique.Lui n'est qu'un grand gosse immature et égoïste,qui voit toujours son intérêt en priorité,et c'est très vilain et irresponsable.Les beaux-parents se pointent pour l'enterrement,ce qui ne va pas arranger le tableau.Au début ils ne soupçonnent nullement leur gendre,qu'ils adorent et plaignent pour son veuvage,en mode affaire Daval.Mais vu la tournure des évènements beau-papa,un rusé matois de première,va se mettre à intriguer afin de faire tomber le félon,pendant que l'amant de madame,pas content d'avoir perdu son plan cul,essaie de remuer la merde,persuadé de la culpabilité du mari.Et n'oublions pas le petit garçon,fils d'Alexandre et Juliette,qui chouine parce que maman ne rentre pas at home.La morale de l'histoire pourrait se résumer à cette maxime à la con stipulant que "la vérité libère",même si accessoirement elle t'envoie en taule.Pourquoi ce produit bas de gamme a t-il connu les honneurs du grand écran?Mystère et boules de gomme au pin!Pourtant ça aurait été parfait pour une diffusion sur France 3 en prime time,sous le titre "Meurtre à Gérardmer" par exemple.On se demande également ce que José Garcia est venu foutre là.Il voulait peut-être rompre avec son image de rigolo et occuper un rôle sérieux,comme il le fait de temps à autre.En l'espèce il n'arrive qu'à jouer en sous-régime ce personnage de vrai-faux coupable incertain.André Dussollier parait cette fois bon pour l'hospice,affichant un demi-sourire crétin et satisfait de neuneu en permanence.La jeune Capucine Valmary n'a ni charisme ni talent et se révèle empotée,alors que Christiane Millet étale son habituelle insignifiance.Il y a aussi deux échappés de la télé,la belle Ophélia Kolb qui est vite évacuée du film pour cause de décès,et Victor Pontecorvo,mauvais comme un sagouin.Anne Le Ny s'est réservé l'emploi de l'enquêtrice et ressemble autant à une gendarme qu'à un combattant MMA.Note et critique de film d'Anne Le Ny publiées précédemment:"Les invités de mon père"-7.Moyenne:4.