Le Toubib constitue certainement le plus mauvais film de Pierre Granier-Deferre, desservi par une caractérisation schématique des personnages à laquelle répond une interprétation figée, par une mise en scène impersonnelle qui semble témoigner de difficultés lors du tournage – un long travelling depuis les hauteurs du camp militaire jusqu’aux baraquements souffre de tremblements nombreux, d’hésitations disgracieuses, de cadrages approximatifs – et par une contradiction entre d’une part le propos antimilitariste, d’autre part son imagerie glorifiant involontairement les forces armées. Alain Delon aura rarement été aussi caricatural, incapable de donner la réplique à ses homologues : il se complaît dans la misanthropie apparente – véritable chez l’acteur ! – d’un médecin qui cache sous cette posture son dégoût de la guerre et ses nombreuses peurs. Un ratage.