Au XIX ème siècle en Angleterre, Philéas Fogg est un inventeur incompris et moqué par le ministre des Sciences. À la suite d’une énième altercation, le jeune savant parie qu’il peut effectuer le tour de la planète en 80 jours. Un valet providentiel se propose alors de l’accompagner, mais Fogg ignore qu’il s’agit en fait d’un voleur qui a dérobé un trésor inestimable. Le voyage promet d’être mouvementé.
Tout d’abord, il convient de préciser que ce film n’est pas une adaptation de l’œuvre de Jules Verne. Ce Tour du monde en 80 jours est une comédie burlesque qui se sert du roman comme support pour étaler ses gags ; il ne saurait être comparé à l’histoire originale. Ce film ressemble plutôt à la copie d’un collégien qui doit rendre un devoir sur l’Europe. On y trouve tout un fatras anachronique de peintres (Van Gogh et Toulouse-Lautrec), de savants (Lord Kelvin et les frères Wright) et même de bâtiments (la tour Eiffel et le Grand Palais) qui n’ont aucune cohérence historique.
Le monde est techniquement steampunk, avec une technologie loufoque qui sert essentiellement à faire rire. Le scénario tient du jeu vidéo linéaire avec ses rebondissements délirants et ses scènes d’action tellement folles qu’elles se transforment parfois en tableaux (notamment avec la statue de la Liberté). L’histoire ressemble plus à une série de saynètes jusqu’au délire final avec l’apparition de la reine d’Angleterre en personne. Le réalisme est volontairement banni de ce film qui opte d’ailleurs pour des transitions visuelles carrément féeriques et de nombreuses scènes frisent parfois le surréalisme.
Le casting international peut surprendre. On y trouve des acteurs français, anglais, irlandais, américains et chinois. Certains artistes sont des stars comme Jackie Chan, Schwarzy ou Sammo Hung, mais n’apparaissent pas forcément longtemps. Par ailleurs, si certains acteurs tentent de jouer, la plupart d’entre eux ont compris l’esprit du film et se livrent à des bouffonneries avec plus ou moins de réussite. La prestation la plus spectaculaire est sans conteste celle de Schwarzenegger, stupéfiant de sourires hallucinés et de regards inquiétants dans le rôle de ce prince turc complètement farfelu.
Le tour du monde en 80 jours est une comédie burlesque sans prétention qui cherche avant tout à faire rire. Elle ressemble à une grosse pièce de théâtre qui enchaîne les scènes humoristiques ; l’histoire ne sert qu’à changer les décors, parfois radicalement. Ce n’est pas un grand film, mais il n’en a pas la prétention. Cette œuvre doit donc être consommée comme telle, une comédie loufoque qui permet de rire le temps d’une soirée et d’apprécier les pitreries du clown de Hong Kong.