Le Tourbillon de la vie imagine les vies alternatives de Julia comme autant de chemins possibles à emprunter, conduisant à des destinations différentes en compagnies diverses. La superposition de deux intrigues parallèles, par la répétition des mêmes mouvements de caméra au sein d’un même espace (l’internat, la librairie, la salle de concert…) s’affirme tel un dispositif aux effets mécaniques, en contradiction avec la quête d’authenticité poursuivie par un réalisateur-démiurge, à ce point maître de ses petites illusions qu’il en oublie la magie nécessaire à notre immersion. Les comédiens, talentueux au demeurant, sont alors contraints de jouer des émotions d’autant plus factices qu’ils doivent les faire varier en fonction de l’arc narratif, sans que cette facticité n’ouvre sur une réflexion interne – à la différence, par exemple, de la démarche d’un Jean-Pierre Jeunet sur Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (2001), qui se donne d’emblée comme spectacle fabriqué. La voix off de l’héroïne ne suffit pas à conjurer ce déséquilibre, guide mièvrement un long métrage pétri de bonnes intentions, saturé en mauvais sucre romantique et filmé de manière illustrative.