Ce sont ses ultimes 20 minutes qui font basculer "Le tourbillon de la vie" de film moyen à film raté, avec en point d'orgue une ultime séquence qui se voudrait bouleversante mais apparaît grotesque, avec ses personnages grimés en vieillards, évoquant alors une comédie parodique...
Jusque là, Olivier Treiner avait proposé un premier long-métrage ambitieux et formellement soigné, mais scolaire et artificiel. Artificiel dans tous les domaines, tant au niveau du concept assez nébuleux, que des dialogues souvent plats, des situations convenues, et des seconds rôles stéréotypés. Une succession de poncifs qui empêchent les personnages de prendre réellement vie à l'écran, et le spectateur de se sentir impliqué dans cette histoire complexe, mêlant 4 destinées distinctes vécues par l'héroïne, en fonction des hasards de l'existence.
On pourrait voir dans ces multiples intrigues enchevêtrées un tour de force scénaristique, si seulement on comprenait où veut en venir le réalisateur. Car l'amorce de réflexion sur les notions de choix, de hasard et de destin se limite à un dialogue bref et sans inspiration entre l'héroïne musicienne et son prétendant, étudiant en mathématiques.
Pire, l'impact émotionnel de chaque situation se trouve désamorcé par ce dispositif, puisqu'on sait bien qu'à la séquence suivante, on sera déjà passé à autre chose...
D'autre part, malgré un casting prometteur sur le papier, les comédiens ne parviennent pas à sauver les meubles, pénalisés par des rôles clichés ou mal écrits, et par leur présence à l'écran erratique. En outre, il me semble que la blonde Lou de Laâge n'a pas le charisme ni la présence requis pour tenir tout un film sur ses épaules : indéniablement talentueuse, la comédienne apparaît cependant trop froide, trop distante, à l'image de son personnage dans le film.
Les dernières 20 minutes viennent donc enfoncer le clou : œuvre bancale et interminable, "Le tourbillon de la vie" aurait pu s'arrêter au moment (des 4 versions) de l'enterrement, mais Olivier Treiner part alors dans une autre direction, pour un bouquet final qui aura provoqué chez moi un cruel fou rire...