Que serait notre vie si l'horloge de la destinée nous communiquait un jour l'heure de notre glas ?
C'est sur ce postulat que le film nous invite à réfléchir. Néanmoins, cette réflexion sera marquée par un esprit burlesque et quelque peu abrasif.
Benoît Poelvoorde incarnant un Dieu bedonnant et Yolande Moreau sa Déesse d'épouse en gilet à grosses mailles, voilà qui a de quoi surprendre. Ici, Dieu est un insupportable acariâtre qui a décidé de pourrir la vie de l'humanité afin de satisfaire son besoin d'emmerder le monde. Heureusement, peu de temps auparavant, son fils avait lancé des idées différentes. Bon, il avait fini cloué mais ses idées lui avaient survécu. La petite sœur de J-C décide de rédiger elle aussi son tout nouveau testament dans l'espoir de contrecarrer quelque peu le noir dessein de son créateur.
Et c'est parti pour un voyage dans la création de papa. Ça ne va être de tout repos...
L'idée de base est excellente, tout comme nombre d'acteurs habités par leur rôle (la petite Ea est trop gnon). Les vannes fusent épisodiquement et certains instants de poésie émaillent le récit d'une jolie couleur. Cependant, il manque cruellement un petit quelque chose pour lier le tout. L'étincelle divine sans doute. Assez rapidement en effet, une impression de de scènes répétitives s'installe tandis que l'ambiance s'étiole un peu. Il me semble manquer un univers à la Jeunet. Lors de quelques rares instants, j'ai d'ailleurs songé à Amélie Poulain, en infiniment moins plaisant. Ici, tout est filmé de façon très réaliste, voire crue et la magie que voudrait distiller le réalisateur ne s'imprime guère sur la pellicule.
La fin ne sauvera pas une histoire qui prométhée pourtant beaucoup, baignée de divin satirique. Il a manqué un petite flamme sans doute...