Une comédie sympathique qui décrit la journée à Paris d'un homme (Bourvil) qui n'a pourtant qu'un objectif simple, c'est de retrouver sa fiancée le soir pour le premier anniversaire de ses fiançailles. Seulement, voilà, c'est un jour "sans" entre le patron qui voit sa maîtresse et qui a besoin de lui comme alibi, les rendez-vous qui se succèdent, les mille tracas d'un automobiliste dans les années 60 à Paris, etc.
Et puis, c'est à vous dégouter de la ville, franchement ! Impossible de se garer une minute en double file, sur un arrêt de bus, de griller un feu sans qu'il y ait un gendarme à képi et à bâton blanc qui sorte de derrière un réverbère. Et pourtant, à l'époque, la fourrière n'existait pas encore (enfin, je crois mais je n'en suis pas si sûr) et on se contentait des contredanses sans qu'on enlève de points…
C'était une époque où un sourire de Maria Pacôme pouvait suffire à dégeler l'œil d'un gendarme … "ça ira pour cette fois mais ne recommencez pas"
C'était aussi une époque, désormais complètement révolue, où un laboratoire de psycho-chimie pouvait produire et mettre sur le marché des pilules euphorisantes "la bonne humeur, c'est la bonne santé"…
Le film tient par certains côtés des films de Tati (Mon oncle – 1958). Au début du film, Alex Joffé décrit tous ces nouveaux petits tracas liés à la vie trépidante parisienne, à l'automobile invasive, à la recherche difficile d'un appartement plus grand, au déjeuner sur le pouce, au plein emploi (c'est le patron qui tient à garder son personnel au point d'appeler pour s'excuser), etc …
Pour ceci, le début du film est une intéressante et impertinente photographie d'époque, avant que le rythme ne s'alanguisse un brin jusqu'à la chute finale.
Le rôle principal est tenu par un Bourvil qui ne joue pas les idiots ou les naïfs mais plutôt les distraits et les gens serviables qui ne parviennent pas à prioriser leurs actions et qui sont vite débordés. Et c'est plutôt réussi et même amusant.
Il y a une floppée de seconds rôles.
A commencer par cette actrice, Pierrette Bruno, qu'on ne rencontre pas si souvent au cinéma mais dont la fraîcheur et l'accent (du sud) m'enchantent toujours. C'est la souriante Guiseppina du Capitan (Hunnebelle) qui, là aussi, donne la réplique à Bourvil.
Et puis il y a Maria Pacôme dans le rôle de la maîtresse du patron qui est une source d'ennuis pour Bourvil, Albert Michel, Louis Garrel dans le rôle d'un agent de la circulation, Rosy Varte en patronne d'un restaurant, Alice Sapritch dans un rôle de figuration …
Bon, au final, c'est sympathique et même, par certains côtés, mignon de retrouver un Paris où la 2CV régnait quasiment en maître.
Maintenant, il faut quand même avouer que la portée du film est quand même un peu limitée même si on sourit et rit à certains gags (comme celui de la vespasienne).