Le film est court, et c’est un de ses seuls points positifs.
Ah si: il y a Jane Birkin et Serge Gainsbourg, et ce serait ce tournage qui marquerait leur vraie rencontre.
Voilà voilà…
Le premier problème du film, c’est son titre:
Tantôt il est nommé “19 filles et un marin”, traduction littérale du titre original, mais quand on cherche des informations sur internet, on le trouve sous le nom “le traitre”, qui a été préféré pour une sortie récente en DVD, enfin quand on le regarde, on est surpris de voir sur l’écran “ballade à Sarayevo”.
C’est du 3 en un.
Qu’un film change plusieurs fois de nom avant sa sortie, ça n’a rien de choquant, que ce soit encore le cas plusieurs années plus tard, c’est déjà un signe de sa non-popularité.
Cette histoire d'appellation incontrôlée ne mériterait pas qu’on la remarque si elle ne venait pas s’accorder avec le film lui-même.
On trouve de tout dans le titre, on trouve de tout dans le film.
La scène d’ouverture est un désastre et un supplice pour les yeux et les oreilles: on débarque sur un champ de bataille où au milieu de tirs nourris au bruitage douteux, il nous faut deviner les voix des protagonistes, et surtout essayer de superposer nous même le doublage avec les lèvres qui ne bougent pas à la même vitesse.
C’est qu’en plus le film n’est disponible chez nous qu’en VF, avec un doublage calamiteux où même les acteurs francophones ne se doublent pas eux-même, histoire de nous perdre un peu plus.
Mais revenons à notre première scène: on comprend qu’il faut que la femme soldat qu’on y voit impeccablement coiffée fasse sortir ses infirmières et blessés, elle court donc à travers une pluie de balles qui l’évitent astucieusement pendant qu’autour on assiste aux morts les plus hallucinantes du cinéma.
Pour montrer qu’une personne est touchée, elle lève les bras au ciel et s’écroule avec une conviction digne des meilleurs spectacles de maternelle.
Marion Cotillard peut aller se rhabiller.
Enchainement suivant, on retrouve les fameuses infirmières, et là aussi c’est un festival: les svetlana, mirovla, douchitva et autres -a sont de vraies drôles de dames: des maquisardes aux coiffures variées et au jeu inexistant.
Elles sont entourées de malades qu’elles soignent, et avec lesquels elles échangent des lignes de dialogue improbables.
Sans parler des visages inexpressifs au possible, et dont les rares mimiques ne traduisent jamais ce que les dialogue tentent de dire.
A moins que la traduction soit si mauvaise qu’elle renforce le problème.
Traduction déficiente ou pas, les seuls images prouvent à quel point ce film est hors de contrôle: chaque nouvelle péripétie pour les personnages est pour nous une nouvelle découverte fascinante.
Le film atteint son apogée dans une confrontation épique où une bagarre à mains nues entre une maquisarde et un soldat devient une scène de guignol.
Ce mélange d’absurde et de moments qui se veulent sérieux est improbable, et sorti de là on se demande encore ce qu’on vient de voir.
C'est idiot parce qu'au milieu de tout ça on sent qu'il y avait moyen de faire mieux, que les décors et le scénario n'attendaient pas grand chose pour livrer un meilleur résultat.