Une affiche de roman à l'eau de rose pour un film entièrement fondé sur l'esprit de lucre et la revanche... Quel sens de l'à propos ! Tout est superficiel dans cette histoire de reconversion criminelle d'un commandant sudiste, à l'ego malmené par la défaite. Contrairement à son gentil frangin - Rock Hudson, sautillant et aussi sain qu'une cuillerée de gelée de groseille - Dan fait le choix de la délinquance pour faire fortune aussi vite que possible. Pasque faire fortune, il n'y a que ça qui puisse consoler d'avoir perdu une guerre. Il pique des vaches, c'est l'époque qui veut ça, et rachète la dette de son vieux papa auprès de la banque. Il achète aussi la justice, qui était apparemment à vendre. Et se paie au passage la nana de son principal rival, pour faire bonne mesure. Pour toute explication d'une radicalisation étonnante - le gars avait débuté sa dégringolade avec des scrupules qui l'honoraient - , il se livre à un petit bilan de conscience un jour qu'il va tuer un type pour s'échapper de la cave d'une église. Car au Texas, les églises ont des caves, et c'est, et de loin, l'élément culturel d'intérêt majeur dans toute la séquence. En résumé, il se peut qu'il soit devenu méchant parce que le Mal est en lui. Voilà voilà. On ne pourra pas lui reprocher de se livrer à une introspection méticuleuse par nombrilisme... En tout cas, l'histoire est vitement torchée et vous devinez certainement qui meurt à la fin. La palme de l'interprétation revient à la maman des deux jeunes protagonistes, maîtresse de maison hors pairs, qui met des accents circonflexes sur toutes ses voyelles dès qu'elle reçoit du beau monde. "Vous nous quittez déjâââ?" Ben oui, moi, il faut que je file, j'ai mis un dvd au microondes.