Un conte ancré dans la réalité plus dure qu'il n'y paraît pourtant, traitant du communisme sur un ton satirique et léger.
Un modeste comptable accepte d’aider son voisin à chercher le trésor (?) du grand père de celui-ci, dans la maison de campagne, reçue en héritage, qui va nous balader dans le temps et l'histoire de la Roumanie.
Une narration lente, des scènes qui prennent le temps mais servies par des dialogues plein d'humour à froid, qui arrivent sans crier gare et sans autre effet qu'un vocabulaire à l'économie mais particulièrement percutant.
La persécution vécue avant le renversement appuie ’hypothèse du trésor et n'étonne personne, d'où le peu de questionnement à ce sujet, se concentrant plutôt sur le "comment acheter un détecteur de métaux quand on pas d'argent" ?
Les scènes du détecteur et ses "bip bip", les mises en route, les interrogations sur les aspects techniques des outils, ponctuées de dialogues l'air de rien ou encore de chamailleries polies de ces "chercheurs d'or" offrent des situations décalées pour des personnages parfaits, en attente du pactole, où les recherches se font un peu “à la louche”.
Pas de flashbacks pour raconter le passé mais une certaine influence de l'époque Ceausescu pour une fiction qui renvoie également à une expérience réellement vécue et nous plonge dans une sorte de fiction-réalité jouée par des acteurs qui n'en sont pas tous, parfaits.
Plans fixes, plans serrés en première partie pour s'agrandir dans la seconde lors des fouilles, servies par une lumière assez terne, appuient aussi un certain pessimisme et mettent en évidence ces situations pourtant banales mais qui nécessitent un acharnement de tous les instants pour ne serait-ce que s'absenter de son travail...avec cette désagréable impression d'être surveillé, pour un sentiment de paranoïa encore présent.
La scène en gendarmerie mérite son intérêt sur la main mise de l'Etat. Tout ceci, ajoute de la profondeur pour cette histoire, traitée à la manière d'un conte bon enfant, et d'autant plus efficace.
En filigrane, l'enfance, le fantasme, la transmission de valeurs pour un final où la relation père/fils prendra toute son ampleur.
Une mise en scène intelligente et plaisante pour ce metteur en scène qui joue habilement sur la comédie et le drame.