Se mordant les doigts d'avoir refusé de produire la saga de Georges Lucas, tous les studios concurrents de la Fox fouillèrent leurs fonds de tiroir pour mettre à la hâte des space opéras en chantier, espérant profiter du filon commerciale ouvert par "La guerre des étoiles". Parmi tous ces projets Walt Disney avec "Le trou noir" fut le plus ambitieux. La quasi totalité des studios d'Hollywood furent réservés pour son tournage, bloquant de nombreux autres films faute de plateaux disponibles. Cette démesure n'aura d'égale que le fiasco du film qui cumule toutes les erreurs de production à ne pas faire. Lancé à la hâte, le studio se contenta d'un scénario creux multipliant les péripéties souvent aberrantes (l'équipage escaladant le vaisseau sans combinaison spaciale) sans jamais traiter son sujet: le trou noir. Après 1h30, le film se termine là où il aurait dut commencer. Les dialogues ineptes nous rappelle les bons nanars de SF multipliant les redondances et les termes techniques dénués de sens. Le casting fait en dépit du bon sens affiche une brochette de stars vieillisantes des années 70 livrés à eux-même. Car visiblement Gary Nelson n'a aucune vision d'ensemble du film et le dirige en bon tâcheron sans aucune ambition personnel. Heureusement la technique parvient à maintenir une certaine tenue au film. Les décors à la Jules Verne sont superbes et sont le principale intérêt du film, malheureusement gâché par le design trop enfantin des robots. John Barry signe une de ses plus belle composition philharmonique, totalement massacrée au montage. Quant aux effets spéciaux ils sont de bonne tenues, mais appartiennent encore à l'école d'avant Star Wars.
La notion de trous noirs était encore totalement novatrice à l'époque du tournage. Beaucoup d'astrophysiciens n'y croyaient pas encore. Il faudra attendre Christopher Nolan avec "Interstellar" pour retransmettre au public une vision plus sérieuse à ce phénomène stellaire.