Le Tueur de la pleine lune par Jibest

Ruggero Deodato + Edwige Fenech + Donald Pleasance + le Giallo : l'équation semble prometteuse, mais le film ne sera pas un succès, commercial et surtout critique.
Il faut malheureusement avouer que la réalisation est beaucoup trop sobre, digne d'un téléfilm. Le pape du gore bâcle ses meurtres sanglants, il n'y a pas d'effets de style baroque, exceptés des scènes gratuites du carnaval de Venise. Le rythme est très lent. Et les scènes de ninjas sont trop hétérogènes et peu pertinentes par rapport au reste de l'histoire.
Mais heureusement l'intérêt du film est l'histoire en elle-même, de ce musicien a qui tout semblait permis et que la Progéria va condamner à l'amertume et à la violence, en attendant la mort. Il se vengera en tuant des femmes et en narguant l'inspecteur (un excellent Pleasance comme d'habitude), vengeance dérisoire qui ne servira qu'à son auto destruction. L'autre point effort est le maquillage bluffant de Michael York qui le transforme en monstre pitoyable. Mais la scène la plus intense selon moi est celle où (pas encore trop atteint) il regarde jouer un enfant atteint de cette maladie jouer dans son jardin. J'avoue n'avoir pu voir s'il s'agissait également de maquillage ou d'un vrai enfant.

En clair, les amateurs de giallo seront déçus, mais ce film réussit quand même à distiller une vraie atmosphère pessimiste à la Blade Runner, sur l'inexorabilité du rythme biologique.