Le Vandale par bilouaustria
Un ogre "wellesien", Barney Glasgow, cannibalise tout sur son passage dans une première moitié de film plutôt enlevée : modèle du self made-man qui n'a pas froid aux yeux, il passe en quelques mois de vulgaire employé comme bucheron (!) à chef d'une vaste et florissante entreprise à grands renforts de "Come and get it", son mot d'ordre (d'où le titre original). Barney Glasgow devient ainsi un "nouveau riche" à qui on ne dit jamais "non". Au besoin, son physique de colosse et ses colères monstrueuses emporte la décision. Son dernier caprice et l'enjeu du film sera une (très jeune) femme qui se refuse.
Hawks tient admirablement le pari de construire le récit autour d'un personnage "bigger than life" et antipathique. Vulgaire, Barney Glasgow l'est dès sa première apparition. On prend un temps ces excès pour un entrain presque sympathique. Sa bonhomie de façade cache autre chose. La belle Frances Farmer, révélation de cette année 1936 et étoile filante hollywoodienne éclaire le film de sa grâce. Elle sera, en quelque sorte, la belle face à la bête. La mise en scène épurée montre une fois encore que Hawks est à l'aise sur tous les terrains. Ce drame moral est une corde de plus à mettre à son arc.
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