Le sujet du film, déjà pas rigolo (la vie quotidienne du meilleur vendeur d'une concession de voitures dont la survie économique ainsi que celle d'une grande partie de la ville dépendent d'une usine en passe d'être fermée), est traité avec une austérité assez frontale. Et c'est là que le jeune réalisateur québécois Sébastien Pilote n'évite pas l'écueil du drame social contemplatif : à force de filmer et de montrer jour après jour l'ennui, le désarroi et la routine d'un héros qui se traîne, il finit par faire passer ces sensations dans la salle.