Le documentaire attire avec sa bande annonce putassière qui annonçait à tout va que le bouddhisme n'était pas la religion de la paix. Pour autant le documentaire n'est pas tourné sur le bouddhisme mais bien sur la vision d'un homme, qui lui prône la haine. Au delà de toute religion, c'est donc au fanatisme qu'on assiste par la voix de Wirathu.
Aussi intéressant que le sujet puisse être, Barbet Schroeder rend le documentaire assommant. J'avoue m'être plusieurs fois assoupie, bien malgré moi, tentant, en vain, de m'accrocher à la barbarie d'un seul homme guidant un peuple.
La forme est donc assez scolaire, sans prendre la peine d'expliquer la haine, juste de la montrer. Et cette voix narrative a tout d'un effet soporifique. Pourtant le vrai sujet reste la popularité d'un psychopathe, persuadé de détenir la vérité, et puisant dans une religion qui, quoi qu'en dise le documentaire, reste tout de même centrée sur autrui. Il est donc un peu facile de marteler les fondements du bouddhisme en voix off allié à la vision de Wirathu et de sa guerre contre les musulmans.
La parole est parfois donnée à ceux qui se détournent de cette vision mais l'accent est plus porté sur les images violentes que sur la réelle volonté d'expliquer d’où vient le mal.
Pour ma part, aucune religion ne trouve grâce à mes yeux, mais si les religions n'avaient pas été créé, l'homme aurait trouvé un autre moyen pour se faire la guerre. Le bouddhisme est ici dénoncé, mais il ne faut pas oublier qu'il n'est représentatif que de la Birmanie, pays au passé violent, donnant sans doute plusieurs hypothèses possibles à un tel acharnement. Quand on veut comprendre l'autre, il faut apprendre d'où vient sa haine, l'histoire de chacun donne alors des éléments nouveaux à notre façon de penser.
Le Vénérable W, dans sa volonté de dénoncer les barbaries, n'applique pas la neutralité, il éloigne même la profondeur requise pour ce genre de documentaire. Dénoncer c'est aussi tenter de comprendre !